mercredi 4 mai 2011

Deux écoutes de Geneviève

La Neuvaine (Bernard Émond)

Vérification faite, Cousin et Cousine ont moins aimé La Neuvaine que sa suite, La Donation — que j'avais d'ailleurs encensé ici. De mon point de vue, ce premier volet de la trilogie est tout aussi contemplatif, aussi lent et émouvant que son petit frère, quoique plus lourd. On y retrouve la poignante Élise Guilbaut — toujours juste à l'écran, imprégnée de son rôle et digne dans sa douleur —, torturée par son impuissance dans un événement tragique survenu dans le cadre de son travail. Réfugiée dans Charlevoix, elle regarde le fleuve en voulant s'y jeter et rencontre un jeune homme un peu simplet, au grand coeur, qui vit sans trop se poser de questions. Il la guidera en très peu de mots vers l'absolution. Un film magnifique.


Copie Conforme (Abbas Kiarostami)

Je m'attendais à une soirée ciné de qualité, et j'ai fini par arrêter le film en plein milieu, ulcérée. Je grinçais des dents, c'est pour vous dire! La base du film est simple: une galeriste impulsive et caractérielle (Juliette Binoche, incarnée mais énervante) rencontre en Italie un écrivain un peu coincé (William Shimell, nonchalant) lorsque ce dernier vient y promouvoir son livre sur la copie dans l'art. Ils se rencontrent, se retrouvent dans la voiture de Madame pour une balade, discutent, s'énervent, agissent comme un couple. C'est tout. Et c'est d'un ennui! Mais le film en tant que tel a quelque chose d'original: on y traite d'un thème artistique (ce qui est rare) à travers un dialogue sans issue, et les plans autant que l'attitude des personnages réussissent instantanément à nous rendre mal à l'aise. Un film que les critiques aimeront peut-être, mais que le cinéphile a le droit de trouver quelconque. Peut-être devrais-je lui laisser une seconde chance? On verra.

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