mercredi 14 septembre 2011

Pot-pourri d'écoutes de fin d'été

Un balcon sur la mer (Nicole Garcia, 2011)

C'est au cinéma que j'ai vu ce dernier opus de Nicole Garcia, réalisatrice française d'origine algérienne qui nous a entre autres donné L'Adversaire — dont les Cousins ont parlé ici l'an dernier. Presque troublant, fait de silence, de dialogues à double fond et de jeux de regards, Un balcon sur la mer est une plongée dans le passé d'un homme et d'une femme ayant partagé leur jeunesse algérienne à l'époque de la guerre d'indépendance. Désormais agent immobilier dans le sud de la France, Marc rencontre une femme venue acheter une grande demeure, dans laquelle il reconnaît la Cathy de son enfance. Sa vie rangée en prend tout un coup, retour dans le passé oblige. Si le film est intriguant, assez puissant même quand on pense aux enjeux historiques et à la photographie intéressante, je reste un peu déçue. Ce n'est pas un mauvais film, mais le jeu des acteurs est parfois bien trop appuyé, le scénario nous embrouille dans ses personnages, s'éternise. L'Algérie natale n'est qu'entraperçue et manque à mon avis de charisme. Aussi, l'interprète de la femme de Marc, Sandrine Kiberlain, est une excellente actrice dont le talent est mal exploité. Cela dit, j'ai bien aimé Marie-Josée Croze, très juste en femme mystère, de même que le jeu des retours dans le passé au moment où ils étaient enfants. À voir quand même.

Le concert (Radu Mihaileanu, 2009)

Quel joli long-métrage que cette mi-comédie mi-drame en français et en russe, qui suit les aléas d'Andrei Filipov, ancien chef d'orchestre licencié en pleine gloire parce qu'il a refusé, au temps de l'Union soviétique, de laisser tomber ses collègues juifs. Trente ans plus tard, concierge pour le même orchestre, il réussit par un tour de passe-passe à reconstituer son orchestre de jadis, avec les musiciens laissés pour compte qui vivent désormais de petits boulots, le tout pour connaître à nouveau la gloire qu'on lui a volée — et à Paris, rien de moins. Basé sur un scénario assez intéressant mêlant histoire et humour, le film se fait quand même un peu long. Et à un moment, les frasques stéréotypées des Russes commencent à agacer. Mais les personnages principaux sont attachants et le concert final, avec la sublime interprétation de Mélanie Laurent — qui signe ici son meilleur rôle à mon avis —, en vaut vraiment le coup.

Les amours imaginaires (Xavier Dolan, 2010)

Que dire de ce deuxième film de Xavier Dolan? Moi qui n'ai jamais vu son J'ai tué ma mère, qui a raflé le Jutra du meilleur film en 2010, impossible de dire que je suis vendue au phénomène. Avec mon regard critique, donc, je dirais que pour un long-métrage basé sur un scénario aussi simple, en voilà un fort réussi. Divisé en deux séquences d'une longueur inégale, Les amours imaginaires est une inspiration, un regard sur l'amour de fin d'adolescence qui prend la forme d'une série de portraits de type monologue, où plusieurs personnages racontent une tranche de leur vie à des interlocuteurs absents, et d'une séquence beaucoup plus longue où l'on côtoie trois personnages — une fille et deux gars — dans une amitié borderline. Dans le sens où amour et amitié s'entremêlent à la limite du supportable: désir, quiproquos, jalousie, affection. Avec son irréprochable photographie, une musique judicieusement choisie et des personnages plus vrais que nature, voilà un beau moment cinéma. Un seul reproche: ça crève les yeux que le réalisateur se regarde — un peu — filmer. C'est ça, aimer le beau...

Case 39 (Christian Alvart, 2009)

Regardé avec Cousine, ce film de suspense mettant en vedette Renée Zellweger correspond en totalité à ce que l'on peut s'attendre d'un suspense américain. Une travailleuse sociale au grand coeur décide de prendre sous son aile une petite fille apparemment incomprise et maltraitée par ses parents, mais l'enfant s'avère être beaucoup plus tordue qu'elle n'en a l'air — un heureux mariage qui vire donc au cauchemar. Comme on peut s'y attendre, l'histoire tombe dans le fantastique et les fantômes, les personnages ont du mal à y croire et les moments d'angoisse extrême, ma foi bien menés, se bousculent au portillon. Mais plus Case 39 avance, plus il s'enfonce, et la finale est d'un pathétisme inconcevable. Vous êtes prévenus.

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