dimanche 15 janvier 2012

De la puissance au cinéma

The Descendants (Alexander Payne — 2011)

On en parle déjà comme d'un sérieux candidat pour la course aux Oscars, même comme l'un des meilleurs films de l'année — et elle débute à peine! Des commentaires qui témoignent toutefois d'une réalité: The Descendants est excellent. Campé dans le «paradis» hawaïen — rarement filmé —, le long-métrage s'insinue dans le quotidien d'un avocat père de famille (fabuleux George Clooney), qui doit gérer ses deux adolescentes quand sa femme tombe dans un profond coma. Sur fond de musique locale et de paysages remarquables, The Descendants utilise un humour délicat et se fait pertinent dans le traitement de la mort, de l'amour, surtout de la famille. Quelle justesse, quelle humanité dans le ton! Les personnages sont tous, sans exception, touchants dans leurs imperfections et leur spontanéité. Jusqu'à la fin on rit, on s'exclame, on s'émeut, et on pleure un peu. Chapeau.

The Edge of Love (John Maybury — 2008)

En plus d'être visuellement réussi, ce drame ayant pour cadre la Deuxième guerre mondiale aborde des aspects moins familiers du grand conflit: la vie des poètes, des amoureux, des pin-up girls — autrement dit, ceux qui subissent la guerre sans y prendre part. Faisant appel à un sporadique narrateur poète, axé sur l'amour d'un homme partagé par deux femmes que tout devrait opposer, The Edge of Love parle aussi de complicité féminine, de maternité et du syndrome post-traumatique, fort bien illustré. Si le jeu de Keira Knightley n'est que bien, celui de Sienna Miller, en revanche, est lumineux. Un film fort, poignant, qui démarre un peu sur les chapeaux de roues mais qui nous emporte dans des chemins inattendus, jusqu'à ce grand bord de la mer où se dénouent ces intrigants destins.

Little Children (Todd Field — 2006)

Commencez-le et vous ne pourrez plus vous arrêter. Long-métrage acclamé par la critique, adapté du livre de Tom Perrotta, Little Children porte un titre bon enfant mais cache de bien sérieux sujets: adultère, sexe et pédophilie, entre autres. Dans une banlieue tranquille et plutôt chic de Boston, des mères de famille américaines conventionnelles — comprendre: particulièrement étroites d'esprit et conservatrices — se rencontrent au parc avec leurs enfants. Sur ce fond de discussions sans substance on découvre Sarah (crédible Kate Winslet), jeune mère maladroite et mariée, laquelle développe une amitié malsaine avec Brad (excellent Patrick Wilson), un père à la maison qui, même trentenaire, se cherche un destin. Film lent, sourd, qui monte vers sa finale retentissante, Little Children est une analyse perspicace de nos plus bestiaux désirs, de notre société intolérante et de nos familles dysfonctionnelles. Un film parfaitement réussi où l'on navigue de désirs en malaises.

4 commentaires:

  1. Wow !!! Les deux premiers me tentent vraiment. J'ai vu Little Children et j'avais beaucoup aimé. Vraiment.

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  2. Comme cousine j'ai vraiment envie de voir The descendants ainsi que le second film. Le troisième je ne l'ai pas vu non plus mais il ne me tente pas plus que cela.

    Al Capitaine

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  3. "The Descendants" est certainement le film le plus maîtrisé de Alexander Payne. Le ton, le rythme, le jeu des acteurs, en fait tout est empreint de réalisme qu'on ne peut que vivre les émotions du personnage de Clooney autant que celui-ci! Puissant! Je suis attristé que les Oscars ne l'ont pas récompensé pour plus que le scénario...

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  4. C'est vrai que The Descendants et un très bon et excellent film. Je l'ai tellement aimé, je me l'ai acheté en blu-ray. C'est tellement une histoire humaine simple mais trop bien racontée et le tout se déroulant à hawaii dans une ambiance décontractée avec les vent dans les palmiers...le tout donne un film superbe.

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