lundi 19 mars 2012

Identités troubles à rebours

The Burning Plain (2008)

Il y a des films sur lesquels il faut tomber par hasard, sans rien savoir de leur scénario ni de leurs mystères. Pas de bande-annonce, pas de critique. The Burning Plain, cet enchevêtrement de vies déconstruites qui s'entrecroisent à quelques décennies de distance, a provoqué en moi un plaisir véritable de cinéphile, un plaisir devenu aussi rare que le cinéma d'auteur authentique. Cousine et moi avons grandement apprécié ce long-métrage américano-mexicain lent, long, bien maîtrisé, parfois un peu prévisible mais dont l'excellent casting pardonne les petites gaffes — une musique maladroite et une finale fade. Les grands noms Kim Basinger et Charlize Theron, aux rôles tout en douleur et en nuances, sont épaulés par de nouveaux venus qui sonnent vrai — surtout la petite Mexicaine aux cheveux ondulés —, qui tracent un très beau portrait de ces êtres humains qui vivent souvent dans l'ombre. Déroutant, passionnant à coup sûr.

dimanche 18 mars 2012

Melancholia: dernier Lars Von Trier

Melancholia (Lars Von Trier — 2011)

Lars Von Trier fait partie de la liste des réalisateurs dont les nouveautés sont un événement. Comme à chaque fois, j'ai toujours bien hâte de les voir. Ceci dit, je ne suis pas une inconditionnelle. J'ai aimé la plupart de ses films, tout particulièrement son avant dernier, Antichrist, mais aucun de ces films ne représente pour moi un film culte. Ceci dit, je ne sais toujours pas trop quoi penser de son dernier film. L'idée de base est excellente: la venue de la fin du monde par l'inévitable collision de la terre et d'une autre planète. Par contre, l'idée est exploitée de façon étrange. Le film est constitué de deux parties dont on ne comprend pas bien les liens... bref, je ne veux pas m'éterniser à essayer d'expliquer ce qui ne colle pas, mais je ne vous suggère pas particulièrement de regarder ce film.

jeudi 15 mars 2012

Quand les classiques sont encore bons

Groundhog Day (Harold Ramis — 1993)

Il y a des classiques qu'on met du temps avant de regarder, des films que tous les cinéphiles nous vantent sans qu'on puisse contribuer à l'éloge. Groundhog Day en fait partie. Pour bien l'apprécier d'ailleurs, il faut l'aborder sans a priori ni préjugé, se laisser emporter par l'apparente absurdité du thème — une journée qui, littéralement, n'en finit plus — et profiter de l'excellente prestation de Bill Murray en journaliste blasé. L'évolution psychologique de son personnage est savoureuse, nuancée, crédible — tout comme celle de sa collègue Andie MacDowell, au naturel déconcertant. Amusant, intrigant, le long-métrage n'est pas un chef-d'oeuvre du cinéma, mais il a l'avantage de traiter simplement d'une réalité de vie qui, sans la créativité du scénario, n'aurait pas pu être aussi brillamment illustrée. Je ne veux pas m'avancer en terrain délicat, mais je comparerais un peu Groundhog Day au phénomène du Petit prince: il faut sans doute plus d'une écoute, et même à plusieurs années d'intervalle, pour bien en éclaircir les plus infinies subtilités.

Another Year (Mike Leigh — 2010)

Quel film. Celui-ci n'est peut-être pas un encore classique, mais il risque de le devenir. Cousine mentionnait d'ailleurs dans sa critique d'août dernier que Mediafilm, principal responsable des cotes au Québec, lui a attribué la rarissime cote 2 - Remarquable, soit un premier pas vers le chef-d'oeuvre. Impossible, donc, de vous endormir sur votre divan ou de soupirer de découragement devant ce drame psychologique anglais, qui traite du bonheur dans toutes ses déclinaisons — vous seriez soit insensibles, soit drôlement blasés. Avec son humour toujours juste, ses personnages tellement vrais qu'on les déteste et les adore tout à la fois, et surtout grâce à ses thèmes finement traités, laissant toute la place aux dialogues, Another Year a tout d'un classique, justement. Autre grande qualité du film: son intemporalité. Il traite d'amour, de travail, d'amitié, de famille dans leurs plus simples éléments, comme si au fond tout allait de soi dans notre monde de fous.